Le Gouvernement de Madagascar met en place une stratégie pour pérenniser le secteur de la pêche, avec l'appui de la FAO
21 octobre 2022, Antananarivo – Le Ministère de la Pêche et de l’Economie Bleue (MPEB), ainsi que le Ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) coprésident le comité national de pilotage du projet de partenariat pour la gouvernance marine et côtière et la gestion des pêches pour une croissance bleue durable, avec l’assistance technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La seconde réunion de ce comité a été organisée pour faire le point sur les différentes réalisations.
Plusieurs pays de l’Océan Indien, dont Madagascar, ont pris part au projet de coopération régionale relatif à la gestion de la pêche, à travers la Commission des Pêches du Sud-Ouest de l’Océan Indien (SWIOFC) bénéficiant du soutien de la FAO. Cette coopération a pour vocation de contribuer à la mise en oeuvre de la Convention de Nairobi avec la collaboration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Ce partenariat entre la Convention de Nairobi et SWIOFC est financé par l’Agence Suédoise de Développement et Coopération Internationale (SIDA) et consiste à instaurer une gouvernance marine et côtière, ainsi qu’une gestion rationnelle et responsable des pêches, afin de promouvoir la croissance bleue durable. La Mozambique, la Tanzanie et Madagascar sont des pays pilotes de ce projet.
Le projet allie deux secteurs interdépendants : la pêche et l’environnement. Il s’agit de mettre en place un système de coordination, en remplaçant les interventions ponctuelles propres à chaque secteur, par des interventions ciblées et étudiées, pour faire de la pêche un domaine durable et résilient. “Le développement durable requiert des actions multisectorielles et multidisciplinaires”, comme le souligne le Directeur Général du Développement durable à Madagascar.
Gestion de l’environnement et Approche Écosystémique des Pêches (AEP)
Le projet compte trois composantes, dont la gestion de l’environnement, l’Approche Ecosystémique des Pêches (AEP) et la gestion des connaissances. Aujourd’hui, les réalisations portent sur la première composante, mise en œuvre principalement par le MEDD, à travers sa Direction Générale du Développement Durable (DGDD) avec le soutien du PNUE et du Secrétariat de la Convention de Nairobi. Elle consiste à mettre en place une Planification Spatiale Marine (PSM) locale qui prévoit un mode de gestion pour la conservation de certains habitats côtiers critiques (principalement les mangroves), des plans de restauration des habitats côtiers dégradés (récifs, herbiers, plages, mangroves) et des plans de gestion adaptatifs côtiers et marins (adaptation à la variabilité et au changement climatiques).
La deuxième composante, quant à elle, est mise en œuvre par le MPEB, avec l’appui technique de la FAO. Elle consiste à élaborer des plans de moyens de subsistance résilients et durables liés à des plans de gestion locaux des pêcheries.
Une première mission de reconnaissance a déjà été effectuée et validée auprès des directions régionales en charge de la pêche et de l’économie bleue, ainsi que celles en charge de l’environnement et du développement durable. Trois baies ont été sélectionnées pour constituer les sites d’intervention, à savoir : Bombetoka, Mahajamba, et Sahamalaza. Après la mission de reconnaissance, une descente sur terrain a été immédiatement organisée pour obtenir la validation auprès des directions régionales de Boeny et de Sofia. Les premiers partenaires, qui vont assister les ministères ont également été recrutés à l’occasion.
Cette seconde réunion du comité de pilotage a permis d’évaluer les réalisations et d’avancer sur le plan opérationnel pour la prochaine année ; de présenter et apprécier les rapports d’activité et d’exécution budgétaire du projet ; de discuter et approuver le plan opérationnel et le budget prévu pour l’année 2022-2023 et guider sa mise en œuvre, ainsi qu’apporter les ajustements nécessaires ; de promouvoir le partage d’informations et de connaissances entre les parties prenantes du projet ; de promouvoir des synergies étroites entre le projet et d’autres initiatives sur les sites d’intervention afin d’assurer une utilisation efficace et efficiente des ressources humaines, matérielles et financières.
Durant les échanges, les autorités régionales ont exhorté les responsables de chaque composante à prendre en compte les besoins de chaque localité pour garantir cet aspect durable des résultats. Aussi, une intensification de l’approche participative est fortement encouragée pour les prochaines interventions, afin d’impliquer activement la population locale dans les actions, mais également dans les prises de décision suivant leurs besoins et leurs cultures.