L’Altération et la Destruction Physiques des habitats
Madagascar est la 4ème plus grande île du monde, plus précisément. En effet, outre sa superficie qui couvre 590.750 km², elle se prolonge dans l’océan par un plateau continental pouvant aller jusqu’à p^lus de 100 km couvrant ainsi une superficie supplémentaire de 117.000 km². Madagascar est une république dotée de 6 provinces, 28 régions et de près de 1300 communes. Le gouvernement central a juridiction sur les eaux territoriales (12 milles), les zones exclusives économiques (ZEE = 200 milles) et les eaux intérieures (baies, estuaires). Les 5.603 km de côte de Madagascar comprennent les milieux naturels parmi les plus riches et les plus diversifié du pays. La zone côtière est marquée par une diversité des milieux à laquelle correspond une diversité des espèces faunistiques et floristiques liées aux conditions physiques des écosystèmes. Certaines espèces sont endémiques tandis que d’autres sont communes à quelques pays de la zone de l’Afrique de l’Est et de l’Océan Indien. Si l’on considère les communes1 à façade maritime, la zone côtière concerne 51% du territoire et renferme près de 65% de la population totale. De nombreux impacts se font sentir principalement sur les milieux sensibles comme les zones récifales et de mangrove. Par ailleurs, la politique environnementale malgache par la Charte de l’environnement a été adoptée par l’Assemblée Nationale le 30 décembre 1992. Elle définit le Plan d’Actions Environnementales (PAE). La mise en œuvre du PAE issu de cette politique se fait sur trois phases successives de 5 ans chacune et qui a débuté en 1992. Le PE1 ou Programme Environnement 1ère phase (1992-1997) n’a que peu sinon pas du tout considéré l’environnement côtier et marin.
A la fin de ce programme, les observations ont été les suivantes :
- importance des écosystèmes marins et côtiers sur le plan économique et écologique ;
- constatation d’une certaine dégradation rapide de certains secteurs (au sens géographique) du littoral ;
- absence de données objectives et insuffisance de connaissance sur ces milieux.
Lorsque le PE 2 (prévu pour 1997-2002 mais toujours en cours ; probablement jusqu’à Décembre 2003) était en phase de préparation, il y eut intégration de la composante Environnement Marin et Côtier (EMC) accompagnée par les structures institutionnelles et réglementaires adéquates. Nous verrons dans notre analyse ce qu’est devenue cette composante.